Travailler dans les pompes funèbres

Travailler dans les pompes funèbres...

On a des a-priori sur tout les métiers, 

mais il faut avouer que le notre, 

il gagne le pompon haut la main, tout de même ! 

 

Pour certains (soit la majorité de la population !), ça rime avec : 

costume noir, argent, argent et argent. 

Pour d'autres (c'est à dire : les personnes qui y travaillent ), c'est tout autre !

Travailler dans les pompes funèbres, c'est faire face à des personnes qui subissent une perte...

Les personnes endeuillées ont du mal à gérer leurs émotions (colère, frustration, nervosité, etc) et c'est normal, elles subissent le décès d'un être qu'elles aiment, connaissent, apprécient. L'agent funéraire est bien souvent la première personne qu'elles voient après l'annonce ! Le conseiller funéraire doit rester stoïque, neutre, mais compatissant, souriant, aimable, etc. Et il faut savoir que nous sommes très, très peu former sur la psychologie du deuil... Lors de ma formation, on a abordé le sujet quelques heures, comme ça, vite fait.

 

Travailler dans les pompes funèbres, c'est ne pas avoir d'horaires !

Et ce, surtout dans les petites pompes funèbres indépendantes, comme chez moi, où il faut toujours avoir le téléphone pas loin, au cas où... Nous sommes sur place du lundi au samedi, avec les lignes téléphoniques h24. Et bien souvent, on bosse le dimanche (car oui, les morts se moquent qu'il soit dimanche ou jeudi). C'est également ne pas avoir pris de vacances en trois ans, ou bien encore, devoir quitter le repas d'anniversaire de notre fille pour aller prendre en charge un défunt dans un EHPAD à 20h... 

Travailler dans les pompes funèbres, c'est faire beaucoup de ménage ! 

Ah tu ne la voyais pas venir celle-là ! ☻

 Avoir une agence, une partie boutique et un funérarium propre : c'est du temps, tous les jours... Du temps que tu as l'obligation de prendre, et qui fait que tes dossiers et ta compta prennent du retard ; car les agences funéraires se doivent -pour moi- d'être un lieu plus que clean !  

 

Travailler dans les pompes funèbres, c'est de l'argent... 

 

Aaaaah celle-là, tu l'attendais avec impatience ! Mais pas je ne vais pas t'en parler comme tu le crois !

 

Oui, les frais d'obsèques ont un prix (qui te dérange moins pour un mariage ou une naissance et pourtant, on est dans la même fourchette !). Du coup, tu penses que l'on est tous milliardaires. Bah nan... 

Une info toute bête : je gagne mieux sur de la vente de plaques ou de fleurs artificielles que sur l'organisation d'obsèques. Mais ça, c'est parce que tu ne vois pas l'envers du décor, celui qui, une fois la famille partie, montre que nous continuons de bosser, de passer des coups de fil, d'organiser, etc. C'est aussi parce que tu penses qu'il n'y a que nous et tu oublies tous les maillons : les porteurs, le marbrier qui n'est pas gratuit, la paroisse qui ne l'est pas non plus, le crématorium et même le thanatopracteur... Et tu ne penses pas à nos salariés qu'il faut payer, tout comme les charges salariales et patronales, la tva, l'urssaf, etc, etc, etc. Non, nous ne sommes pas milliardaires ! Je suis patronne et je gagne moins que mes salariés, pour infos ! Après c'est un choix, mon choix, on est bien d'accord. 

Travailler dans les pompes funèbres, en tant que salarié, c'est un peu pareil. 

Mais bien souvent, ceux qui y viennent par reconversion à xx ans, ceux qui idolâtre le métier pensant que l'on vit dans les experts, ceux qui imaginent que c'est la planque, pépère, à la cool, etc. Ceux là, ils ne font pas long feu ! Combien j'en vois qui se lancent pensant toucher minimum 2000€ dès le début et faire 35h, posés devant le PC et qui déchantent dès le premier soucis rencontré ou le premier ménage à faire...

 

Les gens ne se rendent pas comptent de la pression qui existe dans notre métier que l'on soit employeur ou employé. C'est un métier où l'erreur n'est pas permise car elle implique trop de choses, de personnes.

Travailler dans les pompes funèbres, 

c'est par passion, par vocation.